Critique

Critique Antigang : la relève – flic de pire en fille ? 👮

Disney+ continue d'investir dans les productions françaises et a décidé de faire ses premiers pas dans le cinéma d'action en prenant tout le monde par surprise avec la suite d'une série B passée légèrement sous le radar en 2015. Antigang : la relève valait-il la peine de ressortir la batte de base-ball ?

© Disney

Si, aujourd’hui, le nom de Benjamin Rocher ne parle pas forcément à grand monde, le réalisateur et scénariste avait une jolie aura il y a une dizaine d’années pour les fans du cinéma de genre, notamment après avoir signé La Horde et Goal of the dead. Des films perfectibles, mais qui plaçaient Rocher dans la liste des cinéastes à suivre, de ceux capables de bousculer les lignes du cinéma français. Alors quand, en 2015, il nous sortait un film nerveux dans la veine d’un Heat ou d’un Dobermann avec une brigade de flics hors des clous commandée par Jean Last Action Reno, on savourait notre plaisir.

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Cumulant les clichés du genre, Antigang parvenait néanmoins à trouver ses repères dans son amour pour le cinéma des années 80-90 où on jouait les flics cow-boys avec la réplique et les coups qui font mal. Un film bas budget, mais généreux dans son traitement et une mise en scène au service de ses personnages. Malheureusement, le métrage n’avait attiré que 388 456 curieux sans recueillir de bouche-à-oreille dithyrambique. Depuis, Rocher avait disparu du grand écran pour se consacrer aux séries.

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C’est donc à la stupéfaction générale qu’un certain petit studio a annoncé huit ans plus tard produire, pour sa plate-forme Disney+, une suite à Antigang, histoire d’ouvrir son service pour la première fois au cinéma d’action made in France.

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Alban Lenoir y retrouve son rôle de Niels Cartier qui, suite à un drame ayant touché sa femme, a quitté la police et élève seul sa fille, adolescente rebelle. Mais quand les responsables de la tragédie refont surface, Niels va devoir renouer avec ses anciens instincts et découvrir l’expression « tel père, telle fille ».

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Aux côtés d’Alban Lenoir, Benjamin Rocher a réuni à nouveau tout son groupe, même notre Jeanjean, pourtant plus fatigué que jamais. Sauf qu’il fallait s’en douter au vu de l’affiche du film et le support de diffusion, cet Antigang 2 a autant de rapport avec son prédécesseur que Copland avec High School Musical.

L’Antigang pour les enfants

Pour les fans du premier opus, il faudra se contenter de retrouver des personnages pépères et une séquence de batte de baseball comme repère. Du reste, si Disney+ souhaitait juste capitaliser sur l’aura d’un Alban Lenoir premier sur l’action (regardez la saga Balle Perdue sur Netflix) pour faire un remake d’Un flic à la maternelle, on saisit mal l’intérêt de jouer la carte de la licence. On reconnaîtra toutefois un certain courage marketing d’associer « antigang » et « adolescente ».

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Mais prenons Antigang : la relève pour ce qu’il est : un film familial aussi tendu qu’un épisode de la Pat’Patrouille. Dans ce registre, le scénario assume en mettant l’accent sur la relation entre Niels et sa progéniture. Un changement de position qui ne semble pas handicaper Rocher le moins du monde, lui permettant même de se lâcher complètement niveau saillies. L’humour omniprésent ne fait pas toujours mouche, mais on sourit de nombreuses fois et, lorsque l’action reprend ses droits, le metteur en scène n’a rien perdu de son goût pour le bon plan.

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Alban Lenoir est aussi à l’aise dans le rôle du père largué que celui du flic revanchard et le reste du casting semble prendre plaisir à se retrouver, même s’ils ont troqué leurs esprits réfractaires par des petits surnoms à base de « papy » et « parrain ». Même une bande de rebelles doit courber l’échine face aux valeurs Disney à base d’amour et de câlins. Une ambiance de Bisounours dans laquelle la nouvelle venue, Sofia Essaïdi, parvient à se sentir immédiatement à l’aise.

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Par contre, le gros point noir de cet Antigang : la relève (à part celui d’être plus Relève que Antigang) est subie par la pauvre Cassiopée Mayance qui doit composer avec une écriture d’adolescente rebelle caractérisée par tous les clichés existants du rôle. On a envie de la laisser sur le bord de l’autoroute dès qu’elle ouvre la bouche. Comme si Rocher avait eu moins d’inspiration sur ce versant de l’histoire. Une écriture ratée qui prouve que, malgré toute la bonne volonté de l’équipe, le métrage cohabite ainsi avec deux ambiances qui ne lui vont pas, entre le flic bourrin et le papa gâteau. Les films d’action français originaux sur Disney+ ? Ce n’est pas pour demain.

Notre avis

Antigang a troqué son ambiance gilet pare-balles pour celle de l'auto-école. En résulte un film familial pas déplaisant, mais qui s'associe mal avec une action obligée d'appuyer constamment sur la pédale de frein. On vous conseille néanmoins d'y jeter un œil.

L'avis du Journal du Geek :

1 Commentaire

  1. Elminster44

    28 août 2023 at 9:32

    Comme tout ce genre de film c’est du pur divertissement popcorn, faut pas regarder ça avec l’envie de découvrir un scénario révolutionnaire ou une recherche philosophique d’un quelconque sujet.^^

    A le mérite d’être français au lieu du traditionnel action US…

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